Cher Internet,

J’espère que tu vas bien.

Je t’écris aujourd’hui pour te parler d’un sujet qui me trotte dans la tête depuis un moment : les étendards. Ces symboles ou identités qui nous fascinent, que l’on recherche, et qui finissent parfois par nous rendre captifs.

Ce n'est pas clair, mais je vais tenter de m’expliquer.

En fait, tout a commencé, comme souvent, par un constat d’échec.

Depuis maintenant bientôt un an, je travaille sur l’écriture d’un livre, mais je n’y arrive pas.
Pourquoi ?
Parce que j’essaie d’écrire un livre justement.

J’ai une super idée d’histoire, un bon point de départ et une chute intéressante.
J’aime bien écrire.
Naturellement, je me suis dit : “pourquoi pas ?”

Pitch perfect

Le problème, c’est qu'involontairement, j’essaie de singer des pratiques, de rentrer dans un moule, de porter des chaussures qui ne sont pas les miennes.

Je perds du temps dans la méthode.

Par exemple, j’ai passé des heures sur YouTube à écouter des masterclass d’écrivains qui expliquent comment lire un livre.
J’ai cherché des tutos, j’ai lu des articles sur l’auto-édition, bref j’ai fouillé internet à la recherche de … Comment devenir un écrivain ?

→ Je me perds ailleurs que dans l’écriture.

J’oublie de m’écouter et, du coup, j’ai encore plus de mal à entendre ma propre histoire.
C’est drôle avec du recul.
Tenter de devenir un écrivain, me freine dans ma progression pour en être un. En cherchant à me mettre derrière cet étendard, en m’attribuant les codes de la norme. Je m’en écarte tout seul.

et pouf, je suis plus là.

Il faut parfois faire les choses avec des œillères dans un premier temps, pour éviter les distractions. Paradoxalement, cette concentration peut nous aider à trouver notre propre voix, loin des standards.

Autre exemple : le sport.

Avant de commencer une nouvelle activité, j’ai besoin de m’acheter tout le matériel nécessaire. Pour me convaincre que je vais vraiment m’y mettre, j’investis dans un super vélo, des chaussures de running dernier cri, une montre connectée, des lunettes suédoises, une chaise romaine…
Pourtant, je reste dilettante dans la pratique des sports associés.

Je me perds dans les préparatifs, dans l’équipement, au lieu de simplement m’y mettre.

basic outfit

C’est pareil dans mon travail de designer. Parfois, je cherche trop à “faire du design”. Je me focalise sur ma discipline, sur l’étendard de « designer », au point d’oublier d’écouter mon projet, mon client, ou mon équipe.

Ma problématique devient : comment tirer la couverture vers ma discipline, pour bien montrer à tout le monde que je fais du design ? Et c’est évidemment problématique.

Designer designing design stuff be like

On a tendance à vite à trop vite s’oublier derrière un étendard. Cette phrase résonne malheureusement fort avec l’actualité politique. On oublie nos idées et notre créativité derrière une identité en construction.

C’est pourtant en faisant, en oubliant l’ego, en s’ouvrant, en se confrontant, en restant à l’écoute, et en étant humble que l’on avance. Derrière un étendard, on se fige peu à peu. On asphyxie notre propre liberté.

Il faut chercher à se définir de la manière la plus vague possible, pour permettre à notre identité de se réviser constamment. Se libérer de ces étiquettes rigides est un acte de courage et de liberté.

parce que voilà

Le célèbre slogan « Just Do It » de Nike est tellement pertinent. Il rappelle que l’action, le simple fait de faire, est souvent plus important que la préparation ou la méthode.

L’action brute, sans tous les préparatifs et les fioritures, nous ramène à l’essentiel. Notre créativité et nos idées ne doivent pas être enfermées dans des cases strictes.

En cherchant à se conformer à des étiquettes et à des méthodes, on risque d’étouffer ce qui fait notre singularité. La liberté créative vient de l’écoute de soi, de l’ouverture aux autres, et de l’humilité.

Quelques inspirations graphiques :

"Au départ je cherchais juste à me faire des amis"

"secrètement moi je veux juste un petit verre de côte du rhône, mais bref"

Switfy vibe

Format un peu différent que d’habitude, mais je m’amuse à faire des tests.

Je me questionne pas mal sur le format à donner à cette newsletter.

Pour être honnête, en débutant j’avais une trentaine de sujets en tête, on est déjà au neuvième aujourd’hui.

J’ai de quoi avancer, et encore plein d’idées en tête, mais je me demande si ça ne vaudrait pas le coup de faire une pause durant le mois d’août, pour faire évoluer et repositionner le format en septembre.

Partir sur une base légèrement différente, justement pour ne pas tomber dans le format “je fais une newsletter”, mais pour proposer quelque chose de plus hybride. BREF

J’y réfléchis et je te tiens au courant, mais si tu as des idées/remarques, n’hésites pas, je suis toujours là.

À vite,

Prenez soin de toi ✌️💚

Robin