Distinguer envie, motivation et procrastination pour mieux s’écouter et agir.
👋
Cher internet,
Je suis content de retrouver, tu vas bien ?
Tu m’a envoyé plein de retours positifs suite à mes dernières lettre, je t’en remercie chaleureusement.
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Pour être honnête, je voulais dédié cette lettre à la procrastination, mais ce n'est pas exactement ça dont je veux te parler. C’est plus subtile.
Quand j’étais étudiant en art, au détour des couloirs, je me souviens d’un élève de terminal qui avait dit une citation m'as toujours fascinée :
"J'ai un problème de motivation jusqu'à ce que j'ai un problème de temps."
Je me souviens avoir admiré les élèves des promotions plus âgées, capables de créer des projets de qualité en une nuit, alors que je mettais trois semaines pour un résultat moyen.
Cette forme de défi, de prise de risque, rendait le travail stimulant.
La contrainte du temps nous oblige à donner le meilleur de nous-mêmes. Même si le résultat final est moyen, il est facile d'accuser le manque de temps.
J’ai très vite été séduit par ce jeu, par ce frisson.
Quelles sont mes limites ? Jusqu’à quand je peux attendre avant de m’y mettre ?
Qu’est ce que je vaut sous pression ?
Le danger, c’est souvent séduisant. Du coup, je dois l’avouer, la procrastination et moi, on joue souvent ensemble.
Au fil des années, on a fait plein de partie ensemble, j’ai gagné souvent, j’ai perdu quelques fois.
Aujourd’hui, je t’écris pour te partager les règles qu’on s’est fixé ensemble.
"On fera l'audit de sécurité plus tard."
La procrastination est souvent perçue négativement, mais elle peut être une phase magique où le cerveau se prépare, anticipe, et rêve. Ce n’est pas forcément de l’inaction, mais plutôt une période de gestation où les idées mûrissent en arrière-plan.
Avec le temps, j'ai appris à distinguer trois de ses états et à réagir en conséquence.
Quand je procrastine, j’essaie d’identifier le degré d’urgence. S’il n’y a pas de contraintes réelle, je commence toujours par négocier avec moi-même.
Apprendre à s'autoriser des pauses pour apprécier la beauté du monde
Je fais un pacte avec mon ego.
“Si je ne travaille pas sur cette tâche aujourd’hui, je m’engage à la finir avant une certaine date. “
“Si je n’ai pas avancé sur ce sujet d’ici mardi, il arriveras un malheur à […]”
“Si je n’arrives pas faire des progrès sur ce sujet d’ici [date], c’est que mes détracteurs ont raison”.
Cela me permet de procrastiner de manière consciente et de ne pas laisser les choses traîner indéfiniment. Je reprendre le contrôle du phénomène, et je décide d’aller dans son sens.
"J'ai des choses plus intéressantes à faire"
Toutes les conditions sont là pour que je m’y mette, maiiiiiiis j’ai presque envie d’aller faire le ménage plutôt que de m’y mettre. C’est un signe de manque d’envie assez manifeste.
Le manque d'envie est souvent lié à des causes plus profondes. Ce n’est pas simplement de la flemme, c’est la certitude que si l’on s’attaque à ce sujet, ça ne fonctionnera pas.
Pour y remédier, j’essaie prends le temps de comprendre pourquoi je n’ai pas envie de le faire.
Parfois, il suffit de changer de perspective ou de se rappeler pourquoi cette tâche est importante. D'autres fois, il est plus intelligent de laisser l’eau couler un peu avant de s’y remettre.
C’est l’arme la plus dangereuse de notre adversaire.
une dernière partie de fortnite et on s'y met les gars, promis.
C’est le point faible principal de mon adversaire car le déficit de motivation peut être combattu par des actions concrètes.
Dans le monde de la productivité (qu’on adore et qu’on salue) on appelle ça "Manger la grenouille" (faire la tâche la plus difficile en premier) et c’est une méthode qui a fait ses preuves..
Mais j’ai beau être gourmand, ça ne fait pas spécialement envie dit comme ça.
La métaphore du premier coup de pédale
Passer à l'action, c'est comme donner le premier coup de pédale sur un vélo. Il faut beaucoup d'énergie pour générer le mouvement, mais une fois que l'inertie est passée, continuer devient beaucoup plus simple.
Parfois, il suffit de se dire "je vais travailler dessus pendant 10 minutes" pour enclencher le mouvement.
Il faut lancer le vélo, en sachant que la difficulté représente une quantité d’effort à fournir est limitée dans une période courte.
zéééé parti !
La clé est de reconnaître que la procrastination n'est pas une fatalité, au contraire.
En apprenant à écouter ses phases de motivation, d'envie et de procrastination, on peut mieux comprendre comment agir.
Procrastiner intelligemment : Autorisez-vous à procrastiner, mais fixez-vous des limites et des deadlines pour éviter que cela ne devienne contre-productif.
Comprendre ses envies : Prenez le temps d'analyser pourquoi certaines tâches ne vous attirent pas. Peut-être faut-il ajuster vos objectifs ou trouver moyen de rendre ces tâches intéressantes.
Provoquer sa motivation : Utilisez des techniques simples pour déclencher l'action. Parfois, il suffit de démarrer pour que la motivation suive. On y va et on réfléchis ensuite. RDV dans 10 minutes.
De la même manière que l’on peut “personnifier” la procrastination pour mieux la comprendre. L’exercice inverse d’introspection est hyper utile.
C'est toujours une question de bon timing
Les excusables : “Je ne peux pas maintenant parce que…”
Ce type de procrastinateur trouve toujours des excuses externes pour justifier son inaction. Il peut s’agir de contraintes de temps, d’autres obligations ou même de petits imprévus. Les excusables se sentent souvent victimes des circonstances.
Les confiants : “J’ai encore le temps…”
Ces procrastinateurs sont convaincus qu’ils ont suffisamment de temps pour terminer leurs tâches. Leur confiance excessive dans leur capacité à accomplir les choses rapidement les pousse à retarder l’action jusqu’à ce qu’il soit presque trop tard.
Les perfectionnistes : Ceux qui se découragent de peur de ne pas y arriver.
Les perfectionnistes ont des standards si élevés qu’ils craignent de ne pas être à la hauteur. Cette peur de l’échec les paralyse et les empêche de commencer ou de terminer leurs tâches.
Les multitâches : “Je fais mille choses en même temps…”
Ce type de procrastinateur commence de nombreuses tâches à la fois mais en termine très peu. Ils se sentent productifs parce qu’ils sont toujours occupés, mais ils ont du mal à se concentrer sur une seule tâche à la fois.
Les rêveurs : “Je le ferai quand je serai inspiré…”
Les rêveurs attendent le moment parfait, l’inspiration ou l’état d’esprit idéal pour commencer une tâche. Ils croient que la qualité de leur travail dépend de leur humeur ou de leur créativité du moment.
Les anxieux : “Je suis trop stressé pour m’y mettre…”
Les procrastinateurs anxieux évitent les tâches parce qu’elles sont sources de stress ou d’anxiété. Ils préfèrent repousser ces tâches, espérant que le stress disparaîtra, ce qui n’arrive généralement pas.
Les rebelles : “Je ne veux pas qu’on me dise quoi faire…”
Les rebelles procrastinent par opposition aux attentes ou aux demandes des autres. Ils voient les délais et les directives comme des limitations à leur liberté et retardent les tâches par défi.
Les découragés : “Ça ne sert à rien de toute façon…”
Ces procrastinateurs manquent de motivation parce qu’ils ne voient pas l’intérêt ou l’impact de leurs tâches. Ils se sentent découragés et ont peu de foi en la valeur ou en l’importance de leur travail.
Les distractibles : “Juste encore un épisode…”
Les procrastinateurs distractibles sont facilement détournés de leurs tâches par des distractions comme les réseaux sociaux, la télévision, ou d’autres activités plus plaisantes. Ils ont du mal à rester concentrés.
Les indécis : “Je ne sais pas par où commencer…”
Les indécis procrastinent parce qu’ils sont paralysés par l’indécision. Ils ont du mal à prioriser ou à choisir une tâche à commencer, ce qui les amène à ne rien faire du tout.
La procrastination peut sembler insurmontable, mais en changeant notre perspective et en nous concentrant sur le premier pas, nous pouvons briser ce cycle. La volonté et la motivation ne sont pas des ressources fixes, elles se cultivent. Chaque action, aussi petite soit-elle, nous rapproche de notre objectif.
"Je termine juste un truc et on s'y met après"
Le TED Talk de Jocko Willink, un ancien Navy Seal de l’armée américaine, qui parle de gestion du stress, de motivation, et de responsabilité à agir. Inspirant et captivant. J’ai l’impression de me faire engueuler, mais si c’est par lui, ok. 🫡 Le message je crois, c’est que personne ne vas vous sauver, et que vous êtes les seuls à avoir les clés pour combattre votre procrastination. Bref je pose ça là, ça ne résonneras pas chez chacun, mais ça a allumé un truc chez moi.
Un template Notion d’Hype doc. Concrètement, c'est un fichier dans lequel on note, au fur et à mesure, nos réussites, nos propositions dont on est fier, nos différents succès ou même simplement les problématiques rencontrées. L’idée n’est pas de s’en servir pour communiquer dessus.Mais c’est super utile pour constater le chemin parcouru, et les défis relevés. On attise comme ça notre confiance en nous. C’est un document tout simple, mais qui fait du bien.
Un mini jeu de géographie, que je lance une fois par jour avant de m’y mettre.
Aeon, un site qui propose des article de philo, où j’aime me perdre et vagabonder.
Prendre une petite minute d’air virtuel dans un parc.
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C’est tout pour moi aujourd’hui, je retourne à mes affaires.
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Robin